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Philippe Nollet
Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 16h28:   

J'étais jeune et j'observais mes parents comme des monstres étrangers, le tweed et le shetland faisaient fureur en ce temps-là, même des blaireaux infâmes comme mon père arboraient des pattes d'éléphant de cinquante centimètres de large et ma mère des cols de chemisier en forme de pelles à tarte - et j'avoue qu'il leur fallait bien du courage pour porter ce genre de fringues hors du temps et de l'espace - aujourd'hui quand je regarde ma mère je vois une petite fille capricieuse et un peu folle, et je sens en moi une plaie qui se rouvre et s'épanche, comme un ruisselant mystère oedipien (serait-ce celui de ma nativité ?). Et quand je regarde mon père, je...

J'écoute de la musique et je picole en écrivant : c'est ce que je fais depuis toujours, c'est mon projet de vie, ma seule ambition sur terre - surtout la musique. Ô les requiems de Prince et les blues de Mozart ! Les rondos de Jimi Hendrix et les riffs de Mahler ! Les menuets de Miles Davis et la punk-attitude de Beethoven !

Je jette un oeil par la fenêtre. Un peu de pluie tombe, puis beaucoup de pluie tombe, puis énormément de pluie tombe (ça c'est de la narration !). Quand pépient et chuintent les cymbales de Michael Bland - batteur attitré de Prince période 1993/1995 - le spleen ne disparaît pas complètement, non, ce serait trop beau (trop peu mérité surtout) mais s'espace, ce qui le rend indéniablement plus facile à gérer.

J'essaie d'être un fabricant de beautés verbales et syntaxiques, de pétales pour fleurs de rhétorique pas trop émoussées, j'aimerais faire danser de nouvelles idées, au son d'un peu de fraternité - je vous bénis, foules rebelles aux émotions sans domicile fixe, aux poèmes sans avenir, qui résistez au langage même et qui savez faire de la vie autre chose qu'une suite incolore de lieux communs...

Donc je reste prestataire de poésie, même si aujourd'hui je publie surtout des livres de cul - mais j'espère que ce n'est pas définitif. Il n'y a pas de tâche plus ardue pour un poète que de se vendre. Tout est à portée de l'esprit, tant l'outil que la matière, et l'intelligence que j'ai dans mon stylo est comme un faisceau dans l'obscurité. Bien braquée, elle permet un meilleur résultat.

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