Un rêve. (Authentique.) Log Out | Thèmes | Recherche
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Abîmes poétiques : le forum » Ecritures sur thèmes (prisonnier, voeux, etc...) » Un rêve. (Authentique.) « précédent Suivant »

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TMichel (Intervenant non inscrit)
Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 14h38:   

Dans un monde en décomposition, semblable à un vaste supermarché aux multiples gondoles qui s'écrouleraient pour tomber dans l'eau -inondation menaçante-, on s'affaire, car l'on s'affole. Un enfant, légèrement vêtu, suggère de libérer des éperviers. En effet, les oiseaux sont prisonniers d'une sorte de cage tout en hauteur, fermée d'un vertigineux panneau de grillage. Ils n'ont même pas la place de battre des ailes, tels des produits entreposés sur des rayonnages. L'enfant, enthousiaste, ouvre la grille. Mais tandis que les plus petits de ces rapaces s'enfuient à tire d'aile pour se fondre dans l'immensité céleste, insondable et éblouissante, les plus gros, paralysés par une inactivité trop longue, ne pouvant plus mouvoir leurs ailes, s'effondrent et s'abîment dans l'eau (claire comme celle d'une piscine). On les voit qui gisent comme des paquets de boue, tout au fond.
A la fois triste pour ces êtres vivants condamnés par la cruauté humaine et vaguement écoeuré par l'aspect de déchets que prennent déjà ces cadavres, je fixe du regard l'entrée (très floue) du supermarché, sorte d'horizon apocalyptique, et décide de fuir à tout jamais cet endroit.
une ménagère de + de 40 ans en colère (Intervenant non inscrit)
Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 12h16:   

que c'est joli.Mais qui va laver la voiture pendent que monsieur poétise ?
TM (Intervenant non inscrit)
Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 15h36:   

On t'a reconnue, "Tartine"!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 17h31:   

Je ne suis qu’un regard (je ne parviens pas à dire ça autrement) et j’observe : Près d'une pompe à essence, un motocycliste en baskets est arrêté par un gendarme. Une jeune femme lance vers le « regard » un cri « muet ». Désarroi, c’est sûr, accompagné de gestes ultra-romantiques. « Elle doit être l'épouse aimante, la fiancée ou la maîtresse de l'homme appréhendé », se dit le « regard ».
« Hein ? », me dis-je, sitôt réveillé.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 9h41:   

Ce "regard" a bien de la chance d'être sollicité par une jeune femme romantique!
Pourquoi préciser que tu "ne parviens pas à dire ça autrement"? On ne peut exprimer tout à fait rationnellement un rêve. On le "frôle" du verbe, c'est tout.
Ton rêve est fort court. Mais il y a l'étrangeté et l'énigme. C'est ce qui me semble essentiel. Cela exprimé avec poésie et naturel: ce pourrait être la méthode requise pour raconter un rêve.
Etre authentique, également. Ce qui ne signifie pas être exact: c'est impossible!
On poursuit l'expérience?
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 24 janvier 2005 - 23h51:   

Il paraît qu'on fait au moins un rêve chaque fois que l'on dort. Si c'est vrai, je n'en ai que très rarement le souvenir au réveil. Et pourtant, depuis peu, je m'interroge chaque matin.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 25 janvier 2005 - 18h35:   

C'est vrai: moi non plus je n'ai pas vraiment le temps de les mémoriser! Prenons notre temps pour cette rubrique aléatoire!
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 13h17:   

En fait ,ce jour-là il etait midi ,j'etais encore ds mon lit.

Ma mere est venue me reveiller et m'a dit d'aller faire les courses ,j'ai dit oui,puis j'ai décidé de me rendormir un peu avant d'y aller j'ai foutu mon réveil pour k'il sonne 30 minutes après puis j'ai sombré ds les bras tendres de morphée et g commencé à rêver...

Au début,j'entre dans une caravane.Je suis avec mon petit frère.

Dans la caravane,il y a deux filles.Je papote avec la plus âgée(je sais plus de quoi...).Il y a une table et dessus,je vois de la poudre blanche,de l'herbe et un gros bloc brunâtre qui dégage une bonne odeu d'huile quand on le crame(on sait de kwa il s'agit...).

La fille est noire ,avec des cheveux courts(un peu comme halle berry...c'est ptet elle,je sais plus...).Je ne la connais pas mais il metarde de combler cette lacune,j'ai envie d'elle,je lui fais un petit smack sur les lèvres et elle me laisse faire alors qu'on ne se connaît pas(ce ki prouve bien ke je suis dans un rêve...)

elle fait des rails mais je ne les renifle pas ,je veux pas ke mon frere me voit faire ça.

puis,ça change au lieu d'être avec mon frere,c'est ma soeur ki est ds la caravane,et les 2 filles sont plus là,à leur place il ya un type de mon ecole ( j'M pas ce type...).je commence à rouler mais curieusement j n'y arrive pas,alors je recommence(et pdt le reste de mon rêve je ne fé ke ça,foirer mes roulages et recommencer...).

Puis un de mes potes arrive et on se retrouve là à parler d'un autre pote ki n'est pas là,ma soeur prend part a la discussion (alors ke ds la vraie vie,elle ne connait pas la personne dont on parle...).

Puis j'entend des voix et je me réveille,il est 4h de l'aprèsmidi...et je me fais engueuler paske g pas fé les courses..
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 13h52:   

t'en à trop pris, trop pris...
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 14h06:   

evidemment,tu as lu et tu n'as vu ke ce ki t'interesse ,la dope,le reste t'aurait-il echappé?

Il ya pas ke ça ds ce drôle de rêve,même si cé vrai,ça occupe bcp de place...ptet ke c'etait un jour de dèche...ou un lendemain dde soirée...je sais plus...
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 14h09:   

J'aime bcp les rêves,je crois ke cé le seul moment où tt devient possible,même les trucs les plus tordus et les plus incongrus...Je me suis déjà fait tuer ds un rêve,suis-j le seul?je me demande...en tt cas,l'idée de faire un thème,un forum làdessus est un excellente,bien vu TM...
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 15h12:   

excuse moi de faire des commentaires trop impertinent...
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 17h09:   

Ms non,je suppose ke c'etait une blague,en tt cas,cé comme ça ke je l'ai perçu,ça m'a fé rire mais ça m'a un peu NRV parce ke cé un peu vrai...dont apologise and dont worry....
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mercredi 09 février 2005 - 17h59:   

Non pas de probleme
moi je trouve que c'est très interessant à raconter les rêves
Ils sont métaphorique et donc souvent caricaturaux, et c'est vrai que c'est marrant,
c'est pour ça que je me suis permis de placé cette petite remarque tiré du film "las vegas parano"
Et c'est sur qu'en tout cas les rêves sont interessant à étudié et la présence de drogue dans ton rêve doit avoir une signification très précise que toi seul peut connaitre (ou alors ton psy(je rigole encore...))
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé jeudi 10 février 2005 - 8h47:   

mon psy a laissé tomber,il dit ke je suis incurable et que le mieux ke g a faire est d'abuser de tout ce que je peux pour hâter l'heure de mon éternel repos;

Allez un autre rêve que g fé à l'âge de 14 ans et dont je me souviens encore,on verra pourkwa( g un carnet près de mon lit où je les écris,je m'en sers comme base pour écrire des histoires...).

Je suis à l'internat.Je rentre ds ma chambre et là g une surprise,la pièce semble baigner ds une lumière verte mais le plus strange cé ke la pièce est vivante,tt est vivant et tt chante,les murs,le lit ,mon cactus à peyotl,même l'air quicircule ds la pièce est vivant et semble me porter doucement vers mon lit,...et tt ça chante une chanson de mariah carey ,une de me préférées, celle où elle dit "anytime u'll need a friend,I will be there..."(a l'epoque c'etait ma chanteuse préférée,après ce rêve g su pourkwa...).

Je me sens bien g l'impression d'être ds un cocon(ou un utérus??),je me deplace vers mon lit(aidé par l'air qui adoucit mes déplacements...) puis je me couche et je me sens encore mieux,mon lit me chante aussi et la musique me caresse et me touche de partout,je l'entend presk'autant avec mon corps k'avec mes oreilles,cé trop bon,je suis trop bien,puis g un gros frisson agréable,je me réveille,et je constate que mon pyjama est trempé,je crois m'être pissé dessus et je rigole de voir ke même a 14 piges ,je suis encore capable de faire une telle gaminerie,puis je me rend cpte ke cé pas de la pisse,cé tt poisseux et collant,je suis inkiet ,je sais pas ce ke c'est,cé la premiere fois ke ça m'arrive,...
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 11 février 2005 - 14h37:   

Mon médecin -mais c'est le trop fameux Guy Carlier- est enfin accessible. Après moult contretemps (que je n'ai pas retenus), je parviens à lui demander le diagnostic de mes souffrances. Avec morgue, il me demande si j'ai "accompli" les analyses préalables.
-Je pensais que vous les aviez faites, docteur.
-Certainement pas.
Je m'en vais faire les cent pas dans la rue et comprends tout à coup la cause de ce refus: ce médecin a un frère laborantin. Faire des analyses? Jamais: c'est lui retirer le pain de la bouche!
Or (pour des raisons qui m'échappent), me voici derechef chez ledit médecin. Il a fait (indulgence?) les analyses nécessaires. Il m'explique laborieusement le problème à l'aide d'objets patatoïdes à surface noire irrégulière, disposés dans un panier, qui symbolisent des reins. Il m'explique que mon rein gauche est bien mal en point. Son discours étiologique est concret: je mange mal. Il prend pour exemple une recette populaire (genre tartiflette) pour amorcer ses explications.
Mais voilà qu'autour de lui, des gens ironisent et s'esclaffent (comme des petits malins dans une classe ou les participants facétieux d'une émission de TV peu sérieuse):
-Ah! Voilà que le docteur va nous expliquer la tartiflette avec ses patates chaudes!
Je me fâche, car ils persistent à rire et m'empêchent d'écouter le praticien dont le diagnostic m'intéresse au plus haut point, -me demandant à quelle sauce je serai mangé!

Réveil.
J'ai en tête la "Danse macabre" de Saint-Saëns.

(En effet, quand un rêve me marque, un morceau de musique précis se glisse souvent dans ma tête à mon réveil.
Est-ce normal, docteur?)
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé vendredi 11 février 2005 - 16h12:   

en clr,le medecin t'envoie faire des analyses chez son frere(comme ça son frere te pompe aussi des thunes...il veille sur sa famille ,ce medecin...).

Qd a la danse macabre,cé ptet du au fait que les problemes de rein et en fait ts les problemes qui ns forcent a aller chez les medecins (démarche que ns haissons ts,sauf les hypocondriaques...)peuvent ns ns tuer ...

Magnifike interpretation ,n'est-ce pas?ms pr les gens ki s'esclaffent ,je vois pas ce ke ça peut vouloir dire...
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 12 février 2005 - 6h03:   

L’homme qui vient à ma rencontre est un capucin. Il s’arrête à quelque distance de moi. Ne me salue pas, mais fait signe de me taire en pinçant ses lèvres entre le pouce et l’index. Il reprend la musette qu’il avait déposée à ses pieds, se coiffe de son capuchon et s’en va. Je remarque que quelque chose de vivant (- Quelle bestiole ?, me dis-je.) se débat dans sa musette.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 14 février 2005 - 8h41:   

Et si ce capucin était un métaphoriste facétieux transportant sa foi en bandoulière?
A moins que ce ne soit Raymond Devos préparant une suite à son sketch sur Dieu...
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 14 février 2005 - 12h21:   

Je vais de ce pas consulter mon oniromancienne. Je veux être au clair.
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mardi 15 février 2005 - 4h47:   

Ce capucin est un mécréant,pour survivre et échapper à l'enfer ,il est obligé de voler aux gens qu'il rencontre la foi qu'ils portent en eux,tu viens d'être sa victime...
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 15 février 2005 - 11h40:   

Aïe! tu crois ?
Et mon oniromancienne qui avait la grippe et ne m'a pas reçu !
N'y aurait-il pas eu, préparant ma perte, tout un complot nocturne ?
Axel (Axel)
Identificateur : Axel

Inscrit: 12-2004
Envoyé dimanche 20 février 2005 - 20h09:   

rêve fait le 17/03/2000


Je marchais dans un endroit vallonné, il y avait des collines tout autour de moi. Le sol était vert-clair, je ne puis affirmer que ce soit de l’herbe car je ne voyais pas les détails : les collines étaient d’un vert-clair uniforme. Le ciel était bleu et pur mais je n’y faisais pas attention. Je ne marchais pas sur le vert-clair mais sur un chemin gris, lui aussi uniforme, et qui se déroulait sous mes pas.
Que le chemin monte ou descende, je ne ressentais aucune fatigue.
Les collines avaient ceci de particulier que, d’en bas, elles paraissaient ridiculement petites (bien que je ne puisse pas voir par dessus) et qu’une fois au sommet elles semblaient immenses.
Arrivé au sommet de l’une d’entre elles, je vis un grand champignon nucléaire mauve émanant d’un centre industriel gris clair et très très propre. Je m’enfuis alors le plus vite possible pour éviter les radiations mais, de colline en colline, j’aperçus d’autres champignons mauves. Il y en avait de plus en plus et de toutes les tailles. J’étais irradié. Même si je ne ressentais aucune douleur, aucun malaise, j’étais sûr d’être déjà contaminé. Pourtant, je continuais à courir à travers les collines cherchant un abris pour limiter les effets des radiations. Au détour d’une colline, je vis que son sommet était fendu. En fait, il ne s’agissait pas vraiment d’une fente, plutôt une anfractuosité rectangulaire ouverte sur le ciel. Je m’y introduisis. Les surfaces verticales étaient lisses, tout à fait planes et les angles, nets. Il y avait un trou rond dans un des pans et j’y entrai. Au bout de trois quatre mètres, le tunnel horizontal débouchait sur un autre vertical dans lequel il y avait de l’eau. J’y plongeai pour me protéger des radiations. Malheureusement, je ne pus y rester longtemps car d’autres personnes y étaient déjà et me poussaient vers le haut pour respirer.
Je sortis donc affolé et me mis à survoler la région à la recherche d’un endroit vivable. J’étais complètement désespéré.
Alors le paysage changea. La limite était claire : une droite horizontale partant vers l’infini à droite et à gauche séparait les collines vertes, d’ou je venais, d’une plaine noire et immense semblant être couverte d’anciens bâtiments industriels à l’abandon. Je m’engageai dans une rue, en fait, un chemin gris. Je ne sais pas pourquoi, je me sentais en sécurité. Il était évident pour moi que cette région n’avait pas été touchée par la radioactivité. Il est à noter que le ciel n’était plus bleu mais blanc. Progressivement, le chemin sembla monter vers un improbable sommet. Je dis improbable car, au delà de l’endroit que je considérais comme le sommet, le paysage noir et gris se diluait dans le ciel blanc sans que cela me surprenne. Peu importe ce qu’il y avait au delà, j’avais atteint le sommet, c’est tout. Je regardais à gauche et à droite, vis une ruelle adjacente et m’y engageai. Le reste, je ne m’en souviens plus.
Axel (Axel)
Identificateur : Axel

Inscrit: 12-2004
Envoyé dimanche 20 février 2005 - 20h22:   

j'avais noté ce rêve à l'époque parce qu'il m'avait semblé bizarre avec ses couleurs uniformes genre dessins animés alors que d'habitude je rêve en couleurs réelles.
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé mardi 22 février 2005 - 11h02:   

Tu as de la chance de rêver en couleurs,moi je me souviens rarement des couleurs de mes rêves,il n' y a que les détails frappants qui sont colorés...

je me souviens d'un truc comique que j'ai entendu ds un rêve,je marchais puis une femme m'a dit:"vous souffrez?attendez donc de boire...",bien sûr il en faudra plus ke ça pour me faire arrêter de boire...
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 07 mars 2005 - 8h49:   

"Brandis haut le fanal de la raison...", haranguai-je à destination de je ne sais plus qui, la nuit dernière.
Esprit de paradoxe? Résistance à l'irrationnel?
Au réveil, assailli par les sorcières d'"Une nuit sur le Mont Chauve" de Moussorgsky!
Axel (Axel)
Identificateur : Axel

Inscrit: 12-2004
Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 22h39:   

Le ventilateur s’emballa et décapita à tour de pales
Déchira et redessina les formes du monde
...
L’air était rouge
Il y avait toutes ces grenades
Seuls mes deux bras en sursis
...
Les bombes tombaient et je ne pouvais pas mourir
...
J’ai d’abord entendu ses pas immenses et décidés
La fuite était inévitable
Il écrasait le jour je courais
Il tonnait la nuit je courais
Ensuite il a du tomber ce sont des choses qui arrivent
...
Devenu Chevalier du Dragon j’avais aussi le Pouvoir du Tigre
...
Les matinées suivantes furent très calmes
L’Empereur contemplait les restes de la bataille
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 14h29:   

Concert à Versailles, entre murs de stuc et balustres de marbre rose. Brouhaha et biscuits secs à grignoter pour patience garder. Mais le mécontentement monte dans ma loge: l'opéra commencé, on entend certes mais ne voit rien! Sitôt le spectacle terminé, mes voisins de loge font la fine bouche: qu'on nous rembourse! et se mettent en quête de la personne à qui faire doléance. Moi, timidement, je me tiens à l'écart, de dehors -cigarettes jusqu'au dégoût- en dedans, de coins en recoins, jusqu' à cette découverte: là, au fond, à gauche, la luxueuse galerie donne sur une charmante terrasse, à flanc de laquelle s'offre un vertigineux précipice où l'on voit, au fond, nager d'énormes thons noirs et luisants dans une limpide rivière qui fait lac et submerge les cultures à l'entour. Un pêcheur invisible y rejette sa proie -un thon plus gros qu'un dauphin- à la demande de sa marmaille. Entre temps se sont fait rembourser les spectateurs déçus, sous la houlette d'une jeune mère de famille -dont le charme me captive, mais à qui je ne dis mot. Et s'en vont. Et moi, on ne m'a pas remboursé! Je me dis que décidément, je serai toujours en décalage avec tout le monde! Le château va fermer, le monde est parti.
Je m'attarde quand même à dévorer des yeux une très belle chambre au sein de l'édifice. Et je me rappelle que ma mère l'eût trouvée à son goût. D'ailleurs, elle est là, venue me voir, qui pose ses valises et s'extasie de même.
Je songe encore une fois au concert raté et me souviens que mon beau-père était présent à mes côtés: j'ai deux billets à me faire rembourser.
Puis me voici qui circule dans la banlieue profonde, au milieu de douteuses barres HLM, tentant de me remémorer les appartements où j'ai pu loger dans le temps.
Et, fait marquant, je prends régulièrement conscience, avec une acuité terrifiante, du temps de ma vie qui s'est écoulé et j'en frémis d'horreur, au bord de la panique!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 20 mai 2005 - 12h11:   

L’anachorète intermittent, mon ami, est hilare et me crie :“Hop ! hop !”, alors que je gravis péniblement le sentier qui mène à son mayen.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 23 mai 2005 - 10h48:   

J'habite une minuscule masure de granit dont le sol, inégal, est herbu. Elle est située dans une verdoyante parcelle assez grande mais tarabiscotée, imbriquée dans d'autres où sont érigés de coquets pavillons. Tout cela borde un chemin ombragé qui suit, tel un lé, le bord (herbu aussi) d'une mer calme comme un lac. M'y promenant, je me dis, à la vue de quelques blancs et petits hors-bords, que je pourrais m'installer dans un bateau (comme font certains dans des péniches). Ce ne serait pas une mauvaise idée, car ma masure a disparu! Je vis désormais dans mon champ à ciel ouvert, cependant pourvu d'une énorme chaudière ultra-moderne, noire moulée de façon à s'intégrer -telle une motte- dans le paysage. Et, ma foi, je me pose la question: sa présence est-elle bien utile en plein air? Je songe alors à faire bâtir une maison, mais mon champ étant en forme de L, ce n'est guère envisageable. Alors, je vis avec de la famille et des amis, là-bas, au coeur d'une ferme en grès doré, ornée de tourelles ouvragées. Mais me voici dans une pièce de taille moyenne qui me sert d'appartement. La décoration en est fort vieillotte, peu harmonieuse et encombrée d'un bric-à-brac d'objets semi-précieux. Je constate avec colère que pendant mon absence, on brise malignement et systématiquement mes objets-souvenirs! Tel un enfant -mais avec grand sérieux-, je m'en vais protester auprès de ma mère à qui on a peut-être bien volé les clefs de mon appartement, et qui nie avoir remarqué quoi que ce soit d'anormal.

Au réveil, longue rêverie dont les supports varient: Diogène dans son tonneau; Rousseau à l'île Saint-Pierre; Chateaubriand à Combourg.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 10 août 2006 - 13h25:   

Ville crépusculaire, proche de la mer que l'on sent et désire mais que l'on n'atteint pas. Me voilà errant dans un labyrinthe d'artères urbaines bordées d'immeubles et de maisons de tous âges et de tous styles. Je vais, un journal et un crayon dans une main, un viatique dans l'autre, où sont concentrées mes affaires de survie. Je me rappelle que des parents m'attendent quelque part, mais rien ne presse. Me voici dans un bus ultramoderne: à chaque arrêt, un autre bus s'y joint latéralement, dont un pan s'abaisse et l'on passe de l'un à l'autre sans poser le pied sur le macadam. Sur une banquette, je ramasse un journal de la Belle époque qui traîne là. Je fonds en larmes à la vue d'une photo publicitaire jaunie montrant une femme qui manipule les premiers appareils ménagers électriques: je songe en effet que ces femmes ont vécu et ne sont plus, et qu'il en est ainsi de toute vie. Mais on me demande mon ticket et je songe avec terreur que j'ignore où je vais. Le bus n'était qu'un douillet répit: il me faut retourner à la rue. Je m'installe à la terrasse d'un café où j'apprends que la ville s'apprête à célébrer la Fête du rire. En face de moi, sur le parvis d'une cathédrale, des dignitaires religieux entament une messe en l'honneur de cette tradition. Je m'attends à des manifestations festives, mais celles-ci tardant à venir, je m'en vais. Parvenu par le plus grand des hasards dans un quartier périphérique, j'observe que le ciel est en feu. Je crois apercevoir les prémices d'un incendie, mais il ne s'agit en fait que de la trace tardive de l'aurore, alors même que le jour se couche. J'entre alors dans une maison que je crois déserte et m'assieds à un bureau près d'une fenêtre pour me consacrer à l'écriture, laborieuse, de vers sur les émotions passionnelles de mon adolescence amoureuse. Je recompose cent fois mon texte, jusqu'à ce que je me rende compte de la présence d'une famille qui, avec indulgence et méfiance à la fois, me fait comprendre que je suis dans une demeure privée. Je me confonds en excuses et ressors...

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