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Abîmes poétiques : le forum » Le haïku du jour » Archives 2004 » Alchimiste. « précédent Suivant »

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K3
Envoyé lundi 08 novembre 2004 - 16h34:   

Contre un haïku d'or la Pierre
âme philosophale
et ton monde pancaliste.
TM
Envoyé lundi 15 novembre 2004 - 15h36:   

Trop hermétique et guère concret (si je peux me permettre).
K3
Envoyé lundi 15 novembre 2004 - 16h03:   

OK. Je ne suis pas sûr d'avoir voulu faire un haïku.
Pancaliste= doctrine artistique qui cherche la beauté partout et elle seule.
franz (Franz)
Identificateur : Franz

Inscrit: 9-2000
Envoyé lundi 15 novembre 2004 - 20h59:   

Pour faire un haïku, tu ne cherches pas la perle de style que tu pourrais inventer. Non! non! Tu n'as qu'à te servir de tes sens et tenter de trouver ce qui est significatif dans ce que tu vois, entend, goûte, sens (par le nez) etc. et bien le décrire en allant à l'essentiel sans aucune fioriture, ni imagination.

Par exemple, je regarde dehors actuellement pour faire un haïku:

Feuilles mortes sur le sol (pas de "tapis" d... pas d'image, pas de fleur de style, pas d'émotion personnelle)
Des ombres plus longues (bien oui! je les vois, le soleil est plus bas, elles sont plus longues qu'en juillet)
Solstice d'automne (synthèse des deux 1ers vers, constatation visuelle: jour = 12h vs nuit = 12h)

Ici 7-5-5 (variation admise depuis tjrs du 5-7-5).

Des ombres plus longues
Feuilles mortes sur le sol
Solstice d'automne

Ce que je vois ici sur le calendrier et dehors, rien de plus.
franz (Franz)
Identificateur : Franz

Inscrit: 9-2000
Envoyé lundi 15 novembre 2004 - 21h16:   

Des ombres plus longues
Feuilles mortes sur le sol
Solstice d'automne

Le lecteur lit de haiku chez lui.

Il regarde dehors et pense: "Eh oui les ombres courent du bosquet jusqu'à la piscine sur le gazon. C'est donc réaliste. Tiens, j'ai payé quelqu'un la semaine passée pour ramasser les feuilles mortes et il y en a encore autant maintenant! Pas étonnant! Avec ces vents. C'est bien l'hiver qui s'annonce, le 21 décembre c'est le solstice!"

Et qu'il se mette à se désoler de la mauvaise saison qui s'annonce à la lecture de mon haïku, ou qu'il se mette à avoir hâte à l'hiver pour skier sera bien à-propos pour lui.

Mais ce n'est pas à l'auteur à lui imposer ses propres sentiments. Pas directement! Pas dans le haïku qui est un instantané photographique qui donne les choses comme elles sont.
TM
Envoyé mercredi 17 novembre 2004 - 13h37:   

Je m'aperçois que la difficulté de l'haïku, c'est d'accepter le dépouillement de soi. Stimulant et -parfois- salutaire!
TM
Envoyé mercredi 17 novembre 2004 - 13h50:   

Un colchique s'est fané
dans le pré humide
viendra tôt la neige.
K3
Envoyé mercredi 17 novembre 2004 - 15h21:   

Maintenant, c'est sûr: je ne ferai plus d'IQ.
franz (Franz)
Identificateur : Franz

Inscrit: 9-2000
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 1h38:   

Ce que j'aime dans le I-Q, c'est le dépouillement, l'observation fine de la réalité.

S'ingénier à voir, entendre, sentir, goûter, toucher, les choses telles qu'elles sont. Un peu comme un photographe qui cadre le morceau de paysage qu'il choisit, pour sa beauté en soi.

Et ensuite, clic, l'instantané. Trouver les mots les plus précis, les plus vrais pour décrire. Comme une caricature ou une esquisse, en quelques traits de plume, aller à l'essentiel.

Le haïkiste est un peintre qui a remplacé les couleurs et les formes par des mots!

Et enfin, les émotions et la méditation, c'est le lecteur qui les aura devant le tableau:

dans le pré humide
un colchique s'est fané
et bientôt la neige.

Le fait de se dégager de soi-même, de ses émotions, de ses images fictives, de son ego, de ses idées de trouvaille et de super poème, permet à l'auteur de regarder son texte plutôt que de se regarder le nombril.

Beaucoup d'auteurs nagent dans des torrents d'émotions (ils sont pompés comme on dit), et ils oublient de bien regarder leurs textes souvent super défectueux. Le haïku, nous dégage des torrents intérieurs boueux et nous ramène à l'essentiel, le texte!

Ça donne quoi de s'énerver et de transcrire son hystérie dans des textes incohérents et ennuyeux, somme toute.

Le haïhu, si simple, si ordinaire, mais une grande école de poésie.
nicole
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 8h25:   

Franz,

Pourrais-tu laisser les mots d'auteur à leur auteur.
Et l'émotion vécue à celui qui la vit.
(Re)lis les plus grands maîtres du haïku et tu constateras qu'ils sont loin de respecter ce que tu professes!
La poésie est une magie qui n'a ici point besoin de doctes savantes.
Cela dit, bonne journée.
Nicole
TMichel
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 9h03:   

Franz, je suis d'accord avec toi pour faire l'éloge de l'haïku et de ses vertus propres. En revanche, tu exagères, à mon avis, quand tu réduis la poésie subjective à "des textes incohérents et ennuyeux". La subjectivité est aussi source de création textuelle où le texte en lui-même peut exister, de façon indépendante du "torrent intérieur boueux" qui l'a fait naître. J'en veux pour preuve la poésie de Pierre Reverdy, un sommet en la matière. Dans le subjectif aussi, on peut être sobre et faire mouche, émouvoir son lecteur et créer une forme textuelle originale de haute volée stylistique.
Bon, c'est une question de goût, d'inclination personnelle, voilà tout. Au lieu de partir de l'objet, on part de l'être; or, nous avons tous l'être en partage.
Cela dit, continue à nous faire partager ta science de l'haïku. Je trouve cela passionnant.
Axel
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 13h12:   

Nicole a écrit "(Re)lis les plus grands maîtres du haïku et tu constateras qu'ils sont loin de respecter ce que tu professes!"
Bon, j'voudrais pas avoir l'air d'intervenir à la place de Frank mais les principes qu'il a exposés sont (me semble-t-il) tout à fait en accord avec les "grands maîtres" (Bashô, Issa, Buson, Ryokan, Shiki... )

quelques exemples:

A chaque souffle de vent,
le papillon change de place,
sur le saule.
(Bashô)

Un froid soudain.
Dans notre chambre, sous mon pied,
le peigne de ma femme disparue.
(Buson)

Etre là,
tout simplement,
au milieu de la neige qui tombe.
(Issa)

Dans le vent d'automne,
solitaire se dresse
une silhouette.
(Ryokan)

Des libellules rouges.
Aucun nuage,
sur le Mont Tsukuha
(Shiki)

"La poésie est une magie qui n'a ici point besoin de doctes savantes."
Chacun a sa définition de la poésie mais un des intérêts qu’il y a à écrire des haikus est de s’initier à une poésie différente de la poésie occidentale. Si tu n’essaies pas de respecter les règles de l’haiku, tu vas continuer à écrire de la poésie occidentale : ce ne sera plus des haikus.
Bien sur, au xx ième siècle, il y a des écoles de haikistes japonais qui se sont écartées du haiku traditionnel mais avant de pouvoir écrire de vrais haikus comtemporains il est peut-être préférable, pour nous occidentaux, de commencer par maîtriser l’(esprit du)haiku classique. Sinon on risque fort de n’écrire que des poèmes courts qui seront à la fois de mauvais haikus et de la piètre poésie occidentale.
franz (Franz)
Identificateur : Franz

Inscrit: 9-2000
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 13h39:   

"Pourrais-tu laisser les mots d'auteur à leur auteur."

nicole

C'est un pays libre. Tu ne vas tout de même pas me dicter ce que tu veux lire dans mon texte! Chacun a droit à son opinion. Respecte la mienne. C'est le minimum des minima.

Je ne fais pas un traité du haïku ici, je souligne un tout petit aspect de celui-ci. Et quelques aspects stylistiques avec exemple. Sans entrer dans les détails.

Il y en a 1000 autres aspects dont je ne parlerai probablement jamais. Tu peux le faire si tu veux. Et je n'irai pas tenter de t'imposer mes idées, ni ce que tu dois écrire.
franz (Franz)
Identificateur : Franz

Inscrit: 9-2000
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 13h41:   

"En revanche, tu exagères, à mon avis, quand tu réduis la poésie subjective à des textes incohérents et ennuyeux".

TM!

N'avoir que très légèrement le sens du contexte en décodant mon texte, c'est primordial pour en comprendre le sens.

Je ne réduis rien à rien! C'est plutôt toi qui réduis mes paroles à ton interprétation. Il y a a de la super belle poésie émotive, sentimentale et imaginative. C'est même la plus aimée de la très grande majorité.

Mais du torchon émotif super bâclé, il y en a aussi à la tonne et ad nauseam sur le net! Ce n'est plus une question de goût comme tu l'affirmes, mais de dégoût (quand on a le malheur d'en lire). Encore faut-il s'en rendre compte.

C'est tout simplement ce que soulignais ici. Cette manie de penser que parce qu'on s'est "pompé aux émotions", tout le monde va se morfondre et se pâmer sur son texte pourri, de niveau 4e année j.
TM
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 14h01:   

Pas bien compris: ce qui est primordial pour comprendre le sens de ton texte, c'est de n'avoir que légèrement le sens du contexte en décodant ton texte... ou le contraire?
Ou est-ce ironique?
Franz
Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 15h04:   

Je préfère demeurer "pas bien compris" que de passer ma vie à expliquer.

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