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Fleur
| Envoyé jeudi 24 juin 2004 - 15h47: | |
Parle-moi d´amour, de ses avantages, ses rêves, son monde eternel; et raconte-moi de la guerre, ses raisons, et ses maudites consequences. Je voudrais bien savoir comparer. Parle-moi de la nature; son odeur, ses sons, sa force puissante, et décris-moi le monde humain, ses cités, son terrain de béton, sa fragilité. Je voudrais bien voir les différences. Parle-moi du bonheur, ce qu´il peut faire de quelqu´un, la chance qu´il apprête, le monde qu´il forme. Raconte-moi de la pauvreté, non seulement materielle, mais aussi celle des pensées, la pauvreté d´une perspective, d´un futur eternel. Ecoute, parle-moi de toi, comme personne, comme humain.
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JG
| Envoyé samedi 26 juin 2004 - 23h21: | |
La ballade des pendus Frères humains qui après nous vivez N'ayez les coeurs contre nous endurciz, Car, ce pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tost de vous merciz. Vous nous voyez ci, attachés cinq, six Quant de la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéca devorée et pourrie, Et nous les os, devenons cendre et pouldre. De nostre mal personne ne s'en rie: Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre! Se frères vous clamons, pas n'en devez Avoir desdain, quoy que fusmes occiz Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz; Excusez nous, puis que sommes transsis, Envers le filz de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale fouldre Nous sommes mors, ame ne nous harie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre! La pluye nous a débuez et lavez, Et le soleil desséchez et noirciz: Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez Et arraché la barbe et les sourciz. Jamais nul temps nous ne sommes assis; Puis ca, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charie, Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre. Ne soyez donc de nostre confrairie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre! Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie, Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie: A luy n'avons que faire ne que souldre. Hommes, icy n'a point de mocquerie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre! François Villon
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JG
| Envoyé dimanche 27 juin 2004 - 11h16: | |
Je meurs Quand monte la marée… Au dernier rayon vague Où vient la vague battre Aux tempes d’une grève Comme un jour finissant… Haletant à la nuit Un air d’infiniment … Mélodique à l’ennui Je meurs des remords Au chagrin qui me traîne Comme un rêve s’en va Comme s’use ma peine Je meurs à mes décors Quand l’aube se fait blanche Quand s’émousse le ciel Au soleil des dimanches Je meurs Aux souvenirs… Au temps du temps passé Au temps qui fait sa ronde Aux portes d’un été Et des matins salés Des néons et des lunes Un rêve éclaboussé Aux odeurs de bitumes Je meurs… De voile en voile A l'enfance à nos portes Aux balais incessants Quand le diable l’emporte Je meurs des vindictes Au nom d’une autre cour Aux chaises électriques Aux portes de secours Je meurs au sang d’amour Aux fièvres monotones Au silence contre jour Aux chancres de l’automne Au soufre au vent de tout Quand s'essouffle mon chant Funeste à perdre haleine Au soleil des vivants Je meurs à chaque pôle Là où coule la Seine Aux gueules d’indigents Des faveurs et des reines Je meurs de l’étrange Au jardin des chimères Aux couleurs qui dérangent A leurs mines Etrangères Je meurs à l’article Du code de la haine Et des hymnes à l’amour Pour nous faire croire qu'on aime
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Fleur
| Envoyé lundi 28 juin 2004 - 18h17: | |
Pourquoi blesse-t-on les autres, ceux qu´on aime, ceux qu´on voudrait respecter? Pourquoi cela doit arriver à ceux qu´on aime, qu´on aime profondement, venant du coeur? Trouve-t-on la réponse dans l´ésprit de l´homme, ou bien est-ce seulement une excuse? C´est le malheur de ce monde. |
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