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André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé lundi 09 mai 2005 - 16h26: | |
D’après Terre et mer 2 (no 7) Mer blanc de Chine d’avant la nuit Eaux qui luisent. Rien n’y vibre S’étire le sable, blonde chair Blanc de Chine, la mer à l’aube Caresse de l’eau sur le sable qui s’étire Près du kyste, le sang brûle sous la peau |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 11 mai 2005 - 14h32: | |
Très évocateur. Tu t'es rapproché de la forme haïku, semble-t-il? |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 11 mai 2005 - 15h36: | |
Oui. Je vais tâcher de faire des textes moins prétentieux, désormais. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 11 mai 2005 - 16h07: | |
Je n'ai pas voulu dire cela, André. Ton texte ne me paraît nullement prétentieux. De la forme concise que tu as choisie se dégage un charme puissant. Une pointe d'angoisse aussi, avec ce mystérieux kyste et l'afflux sanguin qui le caractérise, image très évocatrice, entre morbidité et (vision personnelle et contestable, mais logiquement déduite de la "caresse" de l'eau) érotisme. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 11 mai 2005 - 16h38: | |
Non, non ! Je me suis mal exprimé. Que le texte se rapproche du haïku est pour moi un compliment. Je voulais dire que cette dernière façon de faire était simplement moins prétentieuse et que j’allais peut-être désormais travailler à des textes de ce genre plutôt qu’à d’autres. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
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| Envoyé jeudi 12 mai 2005 - 8h54: | |
Je comprends. Cependant, la concision n'est pas facile. Elle ne te rebutera pas, au contraire, et j'ai hâte de te lire. |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé samedi 14 mai 2005 - 9h48: | |
oui en effet, ton poème a quelque chose du haïku, pas seulement par sa brièveté. Il est très visuel, vue plongeante. 2 métaphores cependant, particulièrement réussies : "S’étire le sable, blonde chair" et "Près du kyste, le sang brûle sous la peau". L'image du kyste me paraît vraiment appropriée pour parler de la tache pâteuse noire du tableau. Personnellement, je ne trouve aucun de tes textes prétentieux. Certains sont parfois un peu trop érudits à mon goût, concernant la mythologie notamment, mais prétentieux pas du tout (c'est peut-être ce que tu voulais dire). Ils sont souvent assez abstraits, ce qui leur donne un charme particulier. |
Nao (Nao)
Identificateur : Nao
Inscrit: 6-2004
| Envoyé samedi 14 mai 2005 - 12h43: | |
j'aime beucoup le style épuré de ton poème andré, se rapprochant il est vrai du haïku, il y a un effet apaisant dans ce poème malgrès le kyste brulant qui inquiète quelque peut... |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mardi 24 mai 2005 - 10h36: | |
Oui, Marie-Christine, l’érudition. Elle crée parfois des conversations difficiles. Je me souviens. C’était en septembre 1988. Il y avait les Jeux Olympiques (il faudrait dire Séouliques) à la télé du bistrot. LE FAN. - T'as vu, i les a tous eus… Mais qu'est-ce qui fout au Canada, ce black, je me demande bien… Y fait froid ! LE SUFFISANT. - Ouais ! c'est comme Ergotélès au dolique, il n'y a pas si longtemps si longtemps - si l'on songe aux Moustériens ! Lui aussi venait d'ailleurs, courait pour Himéra.* Il s'en était concilié la bienfaitrice, une déesse porte-chance… Ton black, il en a aussi une de déesse, une pharmaceutique. UN AUTRE - Hé ! ferme-la ! tu causes pas clair, toi ! * Ergotélès, dolique, Himéra, etc. cf. Pindare, 12ème Olympique |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
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| Envoyé mardi 24 mai 2005 - 10h52: | |
Gestation L’obscur surdité dense où travaillent les racines du feu puis le souffle dont l’élan ranime ce qui s’éteignait Par l’effet des flammes notre suffisance mesquine se dissipe fumée puis vient l’éclat, enfin ! qui transmutera nos mots opaques en un chant limpide |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
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| Envoyé mardi 24 mai 2005 - 18h26: | |
Bigre! Comme tu rôtis la suffisance! Ce n'est pas moi qui la plaindrai. J'aime beaucoup le choc sourd des consonnes et l'assonance en "u" qui ouvrent ton poème: "L'obscur surdité dense"... A propos de suffisance, je m'interroge: l'hermétisme est-il cuistrerie? Thèse: oui-da, ma bonne dame! est cuistre celui-là qui, amoureux de sa science, veut la garder hors de portée du vulgaire, sauf à consentir l'enseigner à une élite. Antithèse: non pas, mon bon monsieur, si choix est fait de jouer avec ses neurones et d'inviter le lecteur à en faire autant. Mmm... Comment dites-vous? La synthèse? Désolé, c'est l'heure du thé. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 13h55: | |
Hermétisme. Mot mis dans de si nombreuses sauces qu'on ne sait plus très bien de quoi il s'agit. (Il en est de même avec des mots comme gnose, ésotérisme, cabale...) Il part de la doctrine du mythique Hermès Trismégiste, passe par le langage codé des alchimistes médiévaux, les élucubrations de certaines loges maçonniques, les théories imbéciles de Papus, enveloppe les poèmes de Mallarmé, de R. Char, etc. et ferme "hermétiquement", comme l’affirment les prospectus, les bonbonnes à gaz. De quel hermétisme veux-tu parler ? |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 16h28: | |
Du sens par lequel on mystifie: Mallarmé n'est pas hermétique; il demande un effort de pénétration auquel consent qui veut. Ou qui peut. Cela dit sans l'ombre de quelque suffisance que ce soit. Eh! Qui pourrait se suffire de quoi, en matière de connaissance ou d'opinion? (Les imbéciles, me répondra-t-on; mais l'usage de ce mot renvoie celui qui l'emploie... à sa propre suffisance!) |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 16h33: | |
PS. Je ne faisais pas allusion à ce que dit André: "les théories imbéciles de Papus". Au fait, cher poète, qui est ce Papus? |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
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| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 11h58: | |
Papus : pseudonyme (grotesque ? cocasse ?) de Gérard Encausse (1865-1915), fondateur de l’Ordre martiniste. Se croyait être une sorte de Faust, j’imagine. Est l’auteur d’un ouvrage intitulé "Traité méthodique de magie pratique" ! dont le succès fut considérable. Un succès à la "Da Vinci code". Mundus vult decipi, dit une maxime. Je n’en dirai pas plus. |
quisuisje (Intervenant non inscrit)
| Envoyé lundi 19 septembre 2005 - 9h58: | |
Eh oui, la crédulité du monde ! Aussi les Papus abondent aujourd'hui. qsj |