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Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé samedi 09 avril 2005 - 12h56:   

« Michel, que je me dis, si tu ne prends pas les choses en main, c’est clair que tu vas passer à la casserole ! »
Je suis dans une orangeraie, à mi chemin entre la frontière franco espagnole et le port de Barcelone. Je suis seul avec devant moi un mastodonte excité et colérique. Il me fait comprendre qu’il a bien l’intention de me faire payer en nature la centaine de kilomètres que j’ai parcouru dans son camion. Excité il est, je le vois non seulement à la rougeur de son visage empourpré mais bien aussi à la protubérance qui pointe sous son pantalon.
Sous prétexte d’aller pisser, il m’a attiré au milieu des orangers.
Je suis très calme, je ne sais pas encore comment , mais je sais que je vais assurer .
Every thing is under contrôl !
Bien sur le routier semble doté d’une grande force et c’est manifestement un brutal et un sanguin.
Mais je compte sur la souplesse, sur la rapidité, et sur une bonne technique acquise en trois années de pratique intensive du judo. A cela s’ajoutera l’effet de surprise.
Je fais mine d’être plus coopératif. T’es vachement sympa mon beau routier de m’avoir fait faire cent kilomètres, et pour être honnête, ça ne me déplairait pas non plus de prendre un peu de plaisir avec toi ? Simplement un peu de romantisme rendrait la chose plus agréable…., je lui balance le sourire qui tue, celui d’une âme féminine, consentante et par avance soumise à son maître et séducteur. Cela le rend moins nerveux de se découvrir des dons de conquistador, et ça l’excite encore plus. Je cours me cacher, il me suit, je ris, il rit aussi ; le piège fonctionne.
Mon corps entraîné n’a pas perdu ses réflexes, le mouvement vient tout seul, TAI O TOSHI, deuxième de bras, un de mes spéciaux pour les compétitions. En moins d’une fraction de seconde, je le vois projeté à mes pieds. Je laisse faire mes deux bras qui savent la suite, cela a déjà été répété des milliers de fois sur le tatami. Le bras droit se place devant son coup, rejoint par le bras gauche qui se replie et se place derrière la nuque, c’est un étranglement respiratoire dont j’ai oublié la dénomination en japonais.
C’est fini pour lui, il ne me reste plus qu’à serrer, je prends mon temps.
Quelques soubresauts, un spasme, le corps devient mou et je sais qu’il est mort.
Je l’allonge sur le dos, je ferme ses paupières. Je le signe du signe de la croix et avec beaucoup de ferveur, je récité le Notre Père et je recommande son âme à Dieu.
Il bande encore, quel homme ! Tout cela est logique et la strangulation n’a pu que renforcer l’érection, tous les pendus vous confirmeront.
Bye bye, mon frère ! Sans rancune et encore merci pour ton aide !

Rapidement je passe au camion et récupère mon sac de voyage.
La chance aidant, une heure après j’étais sur les Ramblas à Barcelone, le lendemain soir le bateau appareillait pour Ibissa, et le surlendemain, l’aube me trouva sur le pont du bateau, abimé dans la contemplation de l’île qui s’approchait lentement….
Epoque bénie, je me prenais pour Rimbaud, j’étais fou, j’étais inconscient et naif.
Aux innocents les mains pleines, le monde m’appartenait !

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