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batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 21 février 2005 - 17h26: | |
N’allez pas me dire que j’avais choisi d’être là. D’ailleurs qui a choisi d’être ici ? C’est justement dans la vingtaine, quand peu à peu sur la scène de la vie se lève le voile qu’on se rend finalement compte que le choix ne nous appartient pas. Ah il est odieux le rêve que la vie tout à coup a défait. Je travaillerai bientôt à l’avilissement du monde contemporain. Pour le progrès, l’amélioration du niveau vie, je participerai à la confection du nouvelle crème à la ratatouille, au concombre et à la protéine dentaire C5 (pour vous mesdames) ou à un déodorant-vibromasseur-tête pivotante, lubrifié au gingembre et à la graisse de phoque avec pile titane (pour vous messieurs). Fini les petites pannes matinales quand le réveil est trop mou, la dame trop moche, le boulot pourri et le ciel gris ! Avec sa nouvelle crème ratatouille la dame sera belle et soyeuse, monsieur un prince multifonction pilotant son engin comme un étalon fougueux. Je vous vendrai du sexe, des tickets pour le confort, du ciel bleu avec des nuages de poudre au milieu. Bref comme je vous l’ai dis, je travaillerai à l’avilissement du monde contemporain. J’aurai une femme, des enfants, je conduirai une BMW. On dira que j’ai réussi ma vie et puis… Et puis quoi ? Je n’aurai rien choisi. Qui sont-ils ceux- là qui ont choisi ? Le choix est une sorte de trouille, une fuite en avant. Choisir c’est se dépêcher de mourir. Parce que la vie est là qui me tend les bras, moi je fuis dans ma future carrière, dans l’épanouissement sociale, dans les facilités des conventions comme si j’avais honte de n’avoir jamais rien choisi. J’ai honte parce que peu à peu je me suis rangé, je me suis laissé berné. J’ai posé mon cul sur une chaise, j’ai demandé. L’aisance dans les propos, la bourgeoisie, l’éducation : ils m’ont donné. Et je me suis vendu comme un vulgaire pot de yaourt, comme se vend une pute sur le bord des routes. Nous sommes formés pour être des putains sur le marché du travail. Les anciens workers, l’autre génération, ceux qui sont déjà banquiers, chasseurs de tête, chef de produit ou hardiscounters se disputent nos petites fesses et nos sourires dociles, hypocrites et bourgeois. Nous sommes le nouveau rang dans la meute de loups humains qui se livrent au carnage du monde. Parfois j’ai du mal à croiser le regard de Dieu, je n’ose le regarder en face. Qui oserai le regarder alors que nôs âmes respirent déjà toutes entières l’odeur amère du péché. Après vingt ans nous sommes des fruits trop mûrs, nos vies pourrissent sur la jetée et chacun de nos actes ne peut que témoigner de cette fadeur qui règnent sur les pétales de nos corps. Quelques un essayent vainement de lutter mais le mal est fait, la lente décrépitude de nos organes est le seul hurlement que nous puissions chanter. Dans les soirées il est aisé d’observer les différents rituels inhérents à la célébration de la dégénérescence des corps. Partout la dislocation des organes allongée sur des bancs d’énergie sous les huées de paroles échangés des comportements humains. Pouvons nous espérer tutoyer encore une fois la beauté ? Est elle dans les vagissements des pensées, dans le dépérissement des derniers zestes d’enfance ? J’ai déjà des rides au cœur et mon âme brûle comme un soleil d’automne. Il est odieux le rêve que le vie a défait. L’innocence est un exil de l’âme, une sorte d’absence à la vie qui berce comme un sein les dunes de notre désert. Et peu à peu elle roule à l’infini des dunes, dans un nuage de poussière, ondulant comme un mirage ou un vieux souvenir son corps vierge et son sourire de lune. Qui faudra-t-il aimer, quelle jeune femme adorer, dans quel idéal se vautrer ? Puisqu’il faut combattre, quel jeune soleil embrasser ? Les sens unis aux idées des cieux, la lente dynamique de l’absolu, l’angoisse mystique, toutes ces tensions qui nourrissent de temps à autre les centres névralgiques, les plaies , les larmes de nos yeux qui ne sont pas encore lavés du sang terrestre. Saurons nous demain aller de soleils en soleils sur les autoroutes du ciel parmi les vaisseaux, les espaces, unir dans un vol notre flux, notre circulation à la longue respiration universelle, pour un azur de sang. Le matin du monde déjà s’évanouit, partons conquérir les terres sidérales, les contrées subpolaires ! Sachons de jour en jour, alors que nos cœurs frémissent dans le long râle de la nuit, porter notre regard de vague en vague, loin, dans le sillage de la mer et du ciel, parmi les flots de l’horizon, vers l’infini ! |
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol
Inscrit: 9-2004
| | Envoyé jeudi 24 février 2005 - 11h38: | |
"Le choix est une sorte de trouille, une fuite en avant. Choisir c’est se dépêcher de mourir."
Peux-tu m'expliker,Je suis pas vraiment d'accord avec ça,je trouve ke le choix est la seule chose qui compte justement,moi pdt trop logtps j'ai fait comme si je n'avais pas le choix,g fé ce kon attendait de moi sans trop penser à ce ke je voulais faire,au lieu de choisir ,g laissé d'autres le faire à ma place,c'etait tellemnt plus facile,je crois ke ts ceux ki tombent ds l'embourgeoisemnt et le regrettent après,parfois tte leur vie,ces gens là sont ceux ki n'ont pas choisi,ils ont juste fait ce kon leur a présenté come la seule option de vie...ils ont restreint eux mêmes leurs options... |
Nao (Nao)
Identificateur : Nao
Inscrit: 6-2004
| | Envoyé jeudi 24 février 2005 - 11h52: | |
"avant le choix l'homme est plus riche, après il est plus fort"
c'est une citation mais je sais plus du tout de qui |
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol
Inscrit: 9-2004
| | Envoyé jeudi 24 février 2005 - 13h35: | |
ne pas agir,c'est aussi agir( ça revient à laisser les autres agir a notre place...et nous après on suivra comme ddes moutons..),ne pas choisir,c'est laisser d'autres choisir à notre place...et ils ne choisiront pour nous que ce qui les avantage EUX... |
batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé jeudi 24 février 2005 - 14h47: | |
c bien ce que je me reproche ici de ne pas avoir choisi ou plutôt de m'être rendu compte que derrière cette illusion des choix que j'avais effectués se cachaient les conventions la réussite sociale et que c bien cela qui a guidé mon choix
et non moi m, mon coeur, ce que je voulais vraiment
c pour ca que j'en veux tellement à ce choix parcqu'a 20ans il faut etre quand meme vachement mur pour tenir compte de tt c paramètres et ne pas se laisser trop influencer par eux |
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol
Inscrit: 9-2004
| | Envoyé jeudi 24 février 2005 - 15h34: | |
cé déjà bien de se rendre cpte de ça à 20 ans,si j' y avais pensé à ce moment là je me serais évité bien des ennuis... |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 07 mars 2005 - 12h19: | |
Bravo pour ce texte, batman! Quel souffle! |
batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 07 mars 2005 - 18h04: | |
merci Tm
c très flatteur un compliment de ta part |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| | Envoyé mercredi 16 mars 2005 - 21h20: | |
J'aime bien ton texte.
"je participerai à la confection du nouvelle crème à la ratatouille, au concombre et à la protéine dentaire C5 (pour vous mesdames) ou à un déodorant-vibromasseur-tête pivotante, lubrifié au gingembre et à la graisse de phoque avec pile titane (pour vous messieurs)", ça fait froid dans le dos !
C'est bien écrit et en plus, je trouve le thème très intéressant. Celui du choix et des possibles infinis dont il faut faire le deuil. |
batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé mercredi 23 mars 2005 - 14h38: | |
merci moi j'ai beaucoup aimé ton texte ce jour-là |
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