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Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 15h00: | |
D'après "Sable" (n°49) de Thierry Le Baill. Le sable est marjolaine figée là par un suroît perdu quatre pas sur la dune les pieds dans l'or de la poussière j'ai recueilli l'émail de mon enfance rieuse et ravie qui traînait dans un puits quelque cristal rémige vermeille un sablier qui gît serti de nielle antique clepsydre rose de la mémoire toute encore empreinte de lumière coquille d'harmonie où résonne l'onde des étés pressée comme une orange d'où surgit la sève des musiques est-ce là sous la peau à l'échine d'un passé bleui que bat cet horizon émeraude d'un flacon tôt bu? où donc a fui mon ciel ce haut plongeoir du rêve à venir? que faire de ce miel sur la vie qui sans cesse glisse? |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 18h09: | |
Je ne sais pas pourquoi, en lisant « comptine » et tes autres productions non-versifiées (haïkus mis à part ; là, tu ne peux être que toi, à tel ou tel moment précis) je crois reconnaître, parfois, le langage de Jacques Roubaud. Mais il faudrait que je relise celui-ci.(Ne retrouve pas le seul bouquin que j’avais de lui. Son titre est une sorte d’epsilon, si j’ai bonne mémoire, et c’est dans la collection Poésie/Gallimard, ça j’en suis sûr). Le connais-tu ? Et, si oui, t’inspira-t-il ? (Eh ! le français est marrant, parfois) |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 13h50: | |
Eh bien non: à ma grande honte, je ne connaîs Roubaud que de nom! Mais toi qui l'as lu, sans doute peux-tu me dire ce que tu y as trouvé d'enrichissant? |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mardi 25 janvier 2005 - 18h44: | |
Et toi, Marie-Christine, que penses-tu de "Comptine"? J'ai la faiblesse d'aimer ce poème. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mardi 25 janvier 2005 - 19h19: | |
Le recueil de Roubaud que je ne retrouve plus (il ne faudrait jamais prêter ses livres) est basé sur les règles d’un jeu chinois. Règles que je n’ai pas lues : trop compliquées ; il faudrait avoir le jeu devant soi. Ce recueil comporte toutes sortes de sonnets, mais des sonnets sans vers véritables et sans rimes, donc. Ces vers sont troués de blancs – procédé qui m’avait séduit alors. Bien qu’ironiques parfois, m’a-t-il semblé, ces poèmes jouaient dans l’ensemble un jeu sérieux. |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé jeudi 27 janvier 2005 - 14h02: | |
Roubaud est un oulipien qui joue avec les mots, de façon mathématique pourrait-on dire. Je ne peux pas dire que j'apprécie sa production car les jeux oulipiens me fatiguent très souvent, je trouve leur gratuité lassante. Cependant, j'ai vu Roubaud il y a un mois à une lecture. Et c'est un remarquable lecteur, outre un vieil homme affable. C'est le genre de textes qui doit être entendu et non lu, l'humour prend alors toute sa dimension. Chez toi, je ne sens pas cette influence. Dans nombre de tes textes, je vois plutôt une influence symboliste et en particulier Mallarmé. Ici aussi un peu, dans Comptine. Pas sur le plan formel mais dans la richesse du vocabulaire, le faste des images et des associations lexicales. Cependant, cette "somptuosité" est contrebalancée ici par la forme en distiques non rimés, plus ou moins métrés (6/9). Ce qui allège beaucoup le poème et justifie, par sa légèreté, son titre de Comptine. J'aime bien ce texte, je le trouve réussi. Juste une chose qui à mon avis pourrait être améliorée : les distiques 6, 7 et 8 apparaissent comme des appositions, ce qui ralentit le rythme du texte comme des retours arrière en quelque sorte. Le reste est beaucoup plus fluide, syntaxiquement parlant. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé jeudi 27 janvier 2005 - 15h04: | |
Bien vu. Tes commentaires sont éclairants. Pourtant, je ne renie pas la staticité des 6, 7, 8 -pour le moment. Quant à Stéphane, tu vas rire: c'est un des poètes que j'ai le moins lus (sans préjuger négativement de son art pour autant, bien sûr). |
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