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Tm (Tm)
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Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 12h42:   

"A le fois plus précises encore et plus rares sont, au Sahara, les impressions de pays froids. La neige, d'abord, dans le sable et la dune, non seulement pour l'éclat brutal de la matière ou sa consistance -certains sables si pulvérulents et si meubles évoquent la neige poudreuse des grands froids-, mais pour ses formes, puisque de l'un et de l'autre, c'est le vent qui ordonne et pétrit la masse, sculptant les versants, les crêtes, les entonnoirs.
La sebkha, fond de lac salé desséché, couvert souvent d'une étincelante carapace qui scintille au soleil dans un mirage où semblent nager des glaçons, prend des airs de banquise, tandis que certains plateaux calcaires, lorsque la roche se débite en dalles, aux bords arrondis émergeant du sable, se couvrent, à perte de vue, de minuscules icebergs azurés, à demi fondus: un dégel.
Sur les sols salés, la croûte boursouflée, pustuleuse, cassante, cède avec un craquement de neige gelée. Et des plages de regs ensablés, très fins, mais légèrement consolidés en surface, se tassent sous le pas, avec cette indéfinissable compression ouatée et crissante que le pied reconnaît pour celle de certaines neiges."

Théodore Monod, "Méharées" (1937)

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