Philippe Nollet
| | Envoyé mardi 16 novembre 2004 - 16h47: | |
Passer le drapeau américain au lance-flammes... Noyer les gros poissons dans leur flotte de bénitier... Partir en montagnes russes et retomber sur ses pattes... Se moquer systématiquement des imbus d'eux-mêmes... Donner le coup de pied au cul des directeurs de conscience... Cracher toujours sur les journalistes, les lobbies quels qu'ils soient... Montrer toujours les monstres froids accomplissant au grand jour et le sourire aux lèvres leurs plus consensuels et abjects fantasmes... La haine de tout, c'est une bonne base pour démarrer dans la vie... Les premières racines d'un déraciné nourri tour à tour à la candeur et à l'insulte !
Pisser sur les ruines de quelques empires de carton-pâte ne suffit pas aux agitateurs officiels du PAF... Il leur faut également, et conséquemment, singer le souci démocratique du bien-être du plus grand nombre... Je préfère les intolérants, ça nous repose de la nunucherie institutionnelle... Je n'ai jamais été impressionné, favorablement impressionné que par les cracheurs de foudre, mi-terroristes mi-suicidaires sur qui la grâce a pris la peine de fondre comme l'éclair le plus tranchant... J'aime vraiment la pure rage amoureuse de ceux qui n'en ont plus rien à foutre... Le saut du kamikaze au moment de plonger... plonger partout où il peut se griller et se rendre néfaste à la fois, pas tant kamikaze d'ailleurs que sacrificiel, mais ne croyant vraiment à rien ni à lui-même, seulement à cette pulsation bouillonnante de la grâce... Je suis un romantique : je brûle d'une haine amoureuse comme bien peu savent encore en éprouver, et il n'y a qu'un enfant fou comme moi pour planter des fourches acérées dans les culs de ces bien-pensants doucereux qui nous feraient presque croire qu'ils sont ou ont été, ne serait-ce qu'un instant seulement dans leur existence navrante, vaguement SUBVERSIFS ! Ne sont subversifs que l'énergie désespérée du saut de l'ange, la passion apocalyptique et pour-rien, cet amour de la vérité aussi, la vérité qui dérange et ébranle les consciences molles du prêt-à-penser contemporain, moderne comme un vieux ragoût nauséabond et puant comme lui...
Bon, à part ça, rien ne prouve que l'époque est en train de crever, de faire sous elle, de succomber sur son propre poids... Objectivement, tout va bien... non ? |