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Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire
Inscrit: 2-2005
| | Envoyé mardi 15 mars 2005 - 14h53: | |
Lancé à grande vitesse, le train transperçait la nuit qui sépare Paris de Marseille.
Dehors, il pleut.
Délaissant mon compartiment et sa couchette, je suis debout dans le couloir, le visage et le nez collés à la vitre sur laquelle ,avec ses gouttes, la pluie dessine des arabesques, et j’observe distraitement la campagne qui défile sous mes yeux. Les arabesques ont un sens, mais plus prégnant encore est le rythme saccadé et obsédant du bruit des roues sur le rail qui résonne dans mes oreilles, répétant inlassablement la même phrase.
La nuit sépare Paris de Marseille, elle sépare le passé d’un futur inconnu.
Il pleut dehors, il pleut sur Nantes.. Nantes m’était alors inconnue, je n’y étais jamais venu. C’est la phrase que le rail me répète.
Car le Vieux va mourir.
Qu’il aille au diable ! pour moi la vie va commencer. J’ai pourtant tout essayé pour crever l’abcès, il ne veut rien comprendre ce monstre d’orgueil. Mais convient il que vous raconte ?
Je n’y étais jamais venu, il avait fallu ce message pour que je fasse le voyage. Le message viendra dans une ou deux semaines au plus, je recevrai un télégramme de mon frère : tout est fini, il ne souffre plus.
Mais je ne ferai pas le voyage .
Comme je lui ressemble, comme lui pétri d’orgueil, con comme lui, con à mourir, con à souffrir!
Je ne savais pas encore que le baume du pardon soulage d’abord celui qui pardonne. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé jeudi 17 mars 2005 - 9h16: | |
Très beau texte. Très touchant, malgré la violence à laquelle on peut avoir du mal adhérer, mais que l'on peut comprendre. La jeunesse est aussi le temps de la haine -envers de l'amour déçu.
Oui, il faut savoir pardonner, et plus on avance en âge, je crois, plus cela apparaît comme une urgence. |
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