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Abîmes poétiques : le forum » le 4 juin » 2011 » C'est toujours là « précédent Suivant »

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4juin2011 (4juin2011)
Identificateur : 4juin2011

Inscrit: 5-2011
Envoyé mercredi 08 juin 2011 - 20h24:   

Mon diyeux que je suis en retard… je cours, je cours. Mais où est-ce que j’étais le 4 juin ? Qu’est-ce que je faisais déjà ? Attends, est-ce que j’étais là ?
Non je n’étais pas là. Mais où alors ?
J’étais loin dans cette ville creuse, avec ses rues en pente qui dévalent les collines où s’engouffrent la pluie. Depuis l’hôtel, on voit flamboyer le centre, en bas, long mail de verre, rouge à l’entrée comme la gueule d’un Léviathan et qui engouffre même les rails du tramway, dévorant les poissons avec leurs arêtes.
C’est là, sur cette place que je lui ai donné rendez-vous ce jour-là. Ici, dans ce bas de la ville, c’est calme aussi malgré la foule. On a fait un tour dans l’énorme gouffre commercial. Je cherche une boutique. J’y ai vu, hier, de jolis maillots de bains et je veux avoir son avis : non. Bon, je n’y tiens pas non plus. On flâne un peu… elle entre dans une librairie, on regarde des lunettes de soleil… plus tard, plus bas dans la fosse, on prend un thé sauvage dans un bar sophistiqué rutilant de laques noires et de fauteuils de velours rouges plantés au milieu d’une boutique de design…
Plus tard encore, dehors, après avoir longé la grande avenue qui court tout au long du centre ville, nous avons tourné à droite dans cette rue tranquille, passé le porche de la maison après avoir admiré comme toujours, un moment la tête en l’air, la façade aux bossages bien entretenus de gris et de beige, monté dans l’ascenseur minuscule, jusqu’au quatrième… et sur le palier, devant la grande porte austère à larmier, comme d’habitude, j’ai cherché fébrilement les clefs dans mon sac besace bourré de trucs utiles.
Rien n’a changé, même pas l’odeur du vestibule. Les draps sont en place recouvrant toujours les canapés, seules notes vives dans ce décor Biedermeier d’acajou sombre des meubles aux parquets. Dans le salon, on a ouvert les portes-fenêtres pour provoquer l’éclat des vieilles boiseries et posé un pied prudent sur le balcon poussiéreux : en bas, par dessus la balustrade de fer forgé, il y a la rue immobile comme de coutume. On s’est regardées et on a ri, je ne sais pourquoi. Peut-être parce que c’est toujours là.

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