Noninscrit (Noninscrit)
Identificateur : Noninscrit
Inscrit: 4-2008
| | Envoyé dimanche 07 juin 2009 - 12h28: | |
4 heures du matin, un excès d’humagne rouge de Chamoson me force à me réveiller pour inonder mon intérieur. Les sens apaisés, le cerveau panadolé, je me rendors loin de son corps… le chant des oiseaux ne pénètre pas ma chambre. Pourtant, elle est là… mais c’est avec des yeux habillés de tristesse que ma peau goute sa peau à la saveur aigre-douce… Un présentiment : nos étreintes se conjugueront dorénavant au passé et les couleurs de nos horizons ne se mélangeront plus… elle n’aura jamais trouvé sa place dans mes bras meurtris d’espérer en vain.
Ce n’est pas un de ces doux matins à confiture d’abricots valaisans… aujourd’hui, il faudra me forcer à habiter le quotidien. Prendre la voiture, subir avec flegme la densité du trafic, parquer, mettre mon iPod dans les oreilles (M qui chante « Ma bonne étoile »… stop… non, se forcer à écouter… l’étoile filante), marcher, timbrer, sourire aux collègues transparents et me rappeler que je suis vivante… je crois.
10h00, il est temps d’aller écouter une présentation powerpointée et beamérisée de notre Chef de service. Sujet : quelles actions pour améliorer notre qualité de vie au travail (ah, bon… on a une vie au travail ?). Toute oréolée de mon nuage noir, je suis témoin de petites absurdités entre collègues… mais, c’est peut-être simplement moi qui suis une absurdité sur pattes dans ce monde… j’hésite.
La pause de midi se fait chez le « petit italien »… une épicerie fine – « Chez Anna » - qui propose de succulentes salades fraîches, couronnées de Bresaola, parmesan, tomates séchées, artichauts, et des produits ensoleillés qui transforment le plus vorace des fauves en un minou ronronnant. Quelques instants de partage avec deux amies, à l’humour décalé juste ce qu’il faut… un peu de répis.
Le retour à l’usine gratte-papiers est éloquent… la collègue avec qui je partage mon bureau, qui dispose d’une vue pourtant apaisante sur la Cathédrale de Lausanne, est dans une colère noire… elle n’a pas utilisé les bons codes de timbrage. Elle qui élabore des plans en cas de catastrophes sanitaires, du type attaques virales ou solaires, ne perçoit pas que tous les êtres humains n’ont pas les mêmes urgences. Ce manque d’élévation me vaut 30 minutes d’argumentations vociférantes entre elle et les RH… mais, où sont mes boules quiesses ?
Mon travail n’est qu’un alibi… les discussions de la veille me hantent. Je ne suis pas l’amour de mon amour… je veux regarder le visage de l’impossibilité dans les yeux et oser espérer de ne pas me trouver laide. Nous convenons d’un rendez-vous pour ce soir… j’irai donc chez elle… ne pas oublier de respirer.
Avant de m’y rendre, une pause sur une terrasse baignée de soleil au bout du Pont Bessières… une coupe de champagne en guise d’encouragement. Il paraît que dans quelques temps je me sentirai mieux m’assène une paire de lèvres (ah, bon… on a une vie sans amour ?).
Un SMS de mon futur-trèsprochainement-ex-mari… j’ai oublié de donner le sac-à-dos à ma fille aînée pour sa course d’école. En 4ème année primaire dans un collège yverdonnois, sa classe va visiter 2 musées lausannois : le musée de la main et le vivarium… de l’archiconnu pour ma fille.
Il est temps d’y aller… j’y vais, mécaniquement… elle ouvre la porte… les dés sont jetés… farewell my love. |