Je vente,
tu vagues

J'ouragande,
tu te démontes

Je fraîchis,
tu gèles

Le soleil t'évaporant,
pour une courte danse,
nous unira,

avant que tu ne condenses...

Ses chaussures sont déjà sous le sapin,
Depuis longtemps il a préparé sa lettre
Il sait qu'il va venir, il ne dort pas

On lui a fait croire que chalande ne passerait
qu'à la condition que tout le monde dorme
il n'ose pas regarder, il écoute, il attend

Il fait encore nuit, seul il avance.
Dans le salon il se glisse
ses yeux encore fatigués s'entrouvrent

Il l'aperçoit, cet énorme paquet
masquant la base du sapin

Déjà il tire sur le ruban et entame le papier
Il commence à deviner,
son visage s'éclaire....

Mémoire, tu me trahis.
De ces scènes colorées, ou de ces plages brûlantes,
tu ne gardes que quelque clichés statiques, vite triés.

De l'enfance point de trace, hormis cette poussette bleue,
ses roues sans moyeux, et le manque d'espace.

Du premier baiser,
un prénom à jamais gravé,
sans lèvres ni volupté.

Pourtant, malicieuse,
stimulée par un parfum, tu t'éveilles.

Alors les images m'envahissent,
les fleurs retrouvent leur couleurs,
les baisers leur saveurs.

Cette odeur qui t'a mise en éveil,
souvent débarquée sans prévenir,
ne provient que rarement de celle que j'attends.

Trahi,
je me plie néanmoins avec délice
à tes fréquents caprices.

Meurtris par le flux et le ressac,
tes yeux rougis me font frissonner.

Eau trop froide d'un lac
dont la glace achève ses prisonniers

Ta place est ailleurs, loin des traîtres et beaux parleurs
loin de cet enfer, de cette pourriture qui ,
ne laissant plus de place aux songes,
lentement te ronge

Ta place est ailleurs, dans ce monde encore vierge
où ton visage enchanteur, retrouvera un brin de candeur

Le sommet est plus proche que tu ne l'imagines.
les nuages qui l'entourent te le rendent invisible.
Pourtant de la cime, une fois gravis les flans,
tout paraît différent.

Les vagues de tristesse qui parfois m’envahissent
gravent sur le sable, d’une illusion l’esquisse

Balayées, à chaque fois différentes,
la pleine mer me les masque,
la marée basse, les laisse en attente.

La nuit les fait disparaître,
seul les clapotis marquent encore cette activité incessante,
le travail des éponges, le brassage des songes.

Le sable reste sable,
la mer reste mer
les illusions vont et viennent,
elles sont miennes.

Comme un bateau pris dans le courant
le temps m'a rejoint et m'emporte

Evanouie l'illusion,
envolée l'amertume
je n'attends plus

Sans rancune,
je retourne dans ses chaudes dunes,

Où ton visage m'empêcha de distinguer
le vrai du mirage.

Neige de cette fin d'hiver , sale au bord des routes, éternelle sur les glaciers,
dans les champs qui m'entourent plus rien ne te retiens, aucun brin ne t'accroches,
la terre, un brin réchauffée, ne te veut plus.

Tu insistes, par bourrasque tu résistes, il est trop tard,
ton heure a passé, l'an prochain tu pourras réessayer,
peut-être de t'incruster.

Déjà transformée, peut-être même évaporée tu continues ta route
avec cette même élégance vers d'autres contrées.

Dans la danse blanche , elles aussi tu les emmènes.
Chacune à leur tour de cette vierge blancheur tu les recouvres.

J'aime cette pagaille que quelque jours par an dans nos rouages huilés tu instaures.
J'aime cette bataille que chaque année tu livres par rafale de flocons ivres
contre le sel et l'habitude.

Salut à toi, reine blanche reviens l'an prochain...

Comme un torrent, ses poèmes jaillissent,
Trop longtemps enfouis, ils explosent,

de tendresse, d’amour,
d’émotions contenues,
de passions inassouvies,

Trop timide, elle se refuse,
elle hésite à vous ouvrir ce passage
et vous ne pourrez pour le moment
parcourir ces joyaux,
dont l’éclosion tardive,
reste encore secrète.

J’espère bientôt avoir le plaisir
de vous faire partager ces merveilles,
par ces quelques lignes l’en convaincre ...

 

Poinçonneur, tu me troues, et déjà le voyage est fini.

Il y a un instant, encore vierge, tous les espoirs étaient permis
toutes les destinations possibles.
Passé dans la machine, affublé d’un prix et d’une destination

Mon futur propriétaire a glissé dans le tourniquet
le montant nécessaire et j’ai changé de main

"Demi tarif" a-t-il dit pour un billet entier
m’acheter à vil prix, quelle légèreté

Rangé entre deux cartes de crédit, magnétisé par obligation
on m’a vite ressorti et là de beau billet tout neuf, je suis devenu usagé

De merveilleux voyages point aller simple sans lendemain
comme j’aurais voulu être ...un abonnement

Parmi les mots dont l'initiale est OR, il en est avec des O ouverts ou fermés
ORtie est ouverte, ORme est fermé.

Il en est qui se prolongent, d'autres qui s'arrêtent
hORrible s'arrête, ORale se prolonge comme
l'ORée ou l'ORage

Il en est des doux et des durs
ORdure n'a pas la douceur d' ORange

Il n'est en pourtant qu'un qui reprenne les qualités rayonnantes de tous les mentionnés,

Fermé comme l'ORme,
Sans fin comme ORale,
Doux comme l'ORange,

Ce merveilleux prénom que tu portes,

ORANE...

Je suis là, empêtré dans mon quotidien, Tu es là , engluée dans le tien,
En attente d'un devenir qui tarde, qui pour une raison ou une autre
n'est tout simplement pas encore là

En pleine possession de tes moyens, paralysée,
la tête pleine de rêve fous, et cette lourde responsabilité,

celle d'avoir une fois engendré
celle d'avoir une fois choisi la durée

Au sommet, vif et rapide, imaginant plus vite qu'avant,
sachant mieux et de suite, si c'est le bon numéro,
mon état n'est pas plus enviable, et peut-être trop proche du tien

Cette rencontre impromptue, déferlante électronique
dans nos mornes grisailles

Cette ouverture rapide et inattendue
laisse songeur, et ne renvoie que plus fort
le reflet de ce que nous croyons être
nos échecs respectifs...

Make my words a crime, I will cry out louder.
Silence my voice, I will find another.
Make my voice a crime, I will create a new one.
Hunt me down, I will find a new place to hide.
Lock me away, Ten will rise to take my place.
You cannot silence me, You cannot stop me,
I and my kind are forever...